Marie Papillon parle aux objets dans une série courte, drôle et contemporaine

Marie Papillon parle aux objets dans une série courte, drôle et contemporaine

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Par Marion Olité

Publié le

"Je voulais créer une série tendre et drôle, qui puisse parler à tout le monde."

“J’ai commencé à parler aux objets très jeune, j’étais en maternelle”, confesse Marie Papillon. L’artiste aux 300 000 abonnés sur Instagram propose régulièrement des stories où elle se met en scène en train de parler à des objets. Elle a emmené cette passion pour la paréidolie à un autre niveau, en créant une série courte pour la chaîne Téva. Intitulée Marie & les Choses, elle comprend pas moins de 50 épisodes d’environ 2 minutes, dans lesquels elle met en scène son quotidien dans une version fictive d’elle-même. Au programme : grand débat avec son petit réveil, sa prise électrique ou son lavabo, dans des moments où elle laisse libre cours à son humour absurde. Marie & les Choses devient alors une sympathique extension de ce qu’on peut trouver sur son compte Instagram. Ses fans ne seront pas dépaysé·e·s.

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“J’aborde des thèmes également présents sur mon compte Insta. Sur cette plateforme, je reçois des centaines de stories de gens qui parlent à des objets sur leur trajet pour aller au travail ou chez eux et qui me taguent ! C’est hyper drôle et je me suis dit que ce serait cool d’en faire une série, une sorte de mashup fictionnel de ma vie, des engagements que j’ai envie d’avoir et des trucs bêtes de la vie quotidienne.”

Si sa paréidolie remonte à loin, elle s’est accentuée pendant le confinement : “Là j’ai commencé à vraiment discuter avec des prises électriques [rires] et les gens aussi je crois. Ça a pris de l’ampleur à ce moment-là. Ma productrice Hortense d’Estève m’a encouragée à en faire une série. […] Je pense que les gens ont besoin de ça en ce moment, qu’on arrête de parler du Covid et du confinement, et qu’on trouve des moyens de s’évader.” 

Après un super contact avec Catherine Schöfer, directrice des programmes chez Téva (“elle m’a demandé très sérieusement depuis combien de temps je parlais aux objets, je me suis dit ‘okn c’est avec cette chaîne que j’ai envie de bosser“), Marie Papillon se voit attribuer une carte blanche créative et se lance dans l’écriture de sa série. Le tournage, intense, se déroule en 13 jours, début février 2021, en majorité au studio Maurice, en tenant compte, évidemment, des règles sanitaires en vigueur. Son équipe est composée à 97 % de femmes. “J’avais envie de mettre des femmes à des postes clés, où elles n’ont pas l’habitude d’être, cheffe électro, cheffe op ou au son”, explique-t-elle.

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Bienvenue donc dans Marie et les Choses, ou la vie pleine de questionnements existentiels de Marie, jeune femme qui vient d’emménager dans le studio parisien de son père et dont on va suivre les pérégrinations amicales et amoureuses. Au-delà du gimmick fun des objets qui lui parlent, Marie Papillon aborde pêle-mêle des sujets comme les mycoses, les dates, le lesbianisme, le sexisme (dans un épisode qui démontre magistralement que le fameux adage “c’était mieux avant” n’est clairement pas valable pour les femmes ou les minorités) ou encore… l’envie de couler un bronze !

Rien n’est tabou dans Marie & les Choses, et c’est ce qui fait la force de cette série au ton décalé mais aux préoccupations absolument réalistes et contemporaines. Quelle femme – hétéro, lesbienne ou queer – n’a jamais pensé à ses poils au moment de se préparer à un date (jouée par Mélodie Vaxelaire) ? N’a jamais déliré avec sa meilleure pote (Alexandra Roth) ou été confrontée aux infections vaginales (pour les femmes cis) ? Dans une scène aussi drôle que gênante et généreuse en détails, JP Zadi incarne un pharmacien très au fait du traitement des mycoses. Il est l’un des différents guests judicieusement utilisés, qui viennent émailler ces courts épisodes d’une série à l’univers “décalé, onirique et poétique”, selon les mots de sa créatrice. N’oublions pas aussi parmi ces invité·e·s, la plus adorable d’entre tou·te·s, sa chienne Bibi ! “Je voulais une série tendre et drôle, qui puisse parler à tout le monde”, ajoute Marie.

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L’air de rien, Marie et les Choses prouve que l’universel peut aussi prendre un visage féminin. Et ça, Marie Papillon en a complètement conscience. Le parti pris est intéressant, sachant que les histoires LGBTQ+ sont bien souvent décrites comme “niches” ou spécifiques. Dans sa série sans prétention, elle essaie justement de réconcilier ces deux aspects a priori antinomiques.

“Je voulais montrer nos différences au quotidien, mais aussi qu’on se rende compte qu’on n’est pas si différent·e·s que ça, on vit tous les mêmes choses. J’ai essayé de réaliser une série assez inclusive, pour toucher tout le monde, à mon niveau. Je ne veux pas être une donneuse de leçon, mais plutôt aborder des thématiques qui me parlent, de façon bienveillante et drôle, pour sensibiliser.”

Mission accomplie ! Divertissante et poilante (dans tous les sens du terme), Marie et les Choses est une chouette fiction qui nous fait rentrer davantage dans l’imaginaire de la jeune femme et qui vous donnera peut-être envie de tailler une bavette avec votre chaise si longtemps ignorée ! On espère en tout cas que cette première incursion n’est que le début d’une belle histoire entre Marie Papillon et le monde des séries.

Marie et les Choses débute le 22 mai sur Téva avant le prime time, et sera dispo en replay sur 6Play.