David Fincher veut faire une mini-série sur la cancel culture

David Fincher veut faire une mini-série sur la cancel culture

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Par Adrien Delage

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Le réalisateur pense déjà à son prochain projet sur la société américaine, alors que le sort de Mindhunter est toujours incertain.

Le 4 décembre prochain, le monde entier découvrira Monk, le nouveau long-métrage de David Fincher attendu sur Netflix. Un événement lumineux dans une année 2020 bien sombre. D’autant plus que le dernier film en date du cinéaste remonte à 2014 avec Gone Girl. Et malgré l’annulation plus ou moins officieuse de Mindhunter, Fincher est déjà tourné vers l’avenir avec une idée de projet dont il a évoqué les premiers balbutiements dans les colonnes de Telegraph : une mini-série sur la cancel culture aux États-Unis.

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La cancel culture est un mouvement de partage et de dénonciation publique démocratisé sur Internet, qui consiste à mettre en lumière les actes répréhensibles voire criminels de personnalités ou groupes d’individus. C’est une pratique clivante, qui permet pour certains de donner la parole aux victimes (les violences et le harcèlement subis par les femmes par exemple) et pour d’autres d’humilier sur la place publique les accusés. Des stars internationales ont été “cancelled” ces dernières années, comme Kevin Spacey et J. K. Rowling, le premier pour des accusations d’agressions sexuelles et la seconde pour ses propos transphobes.

De quel côté penche David Fincher ? À première vue, le réalisateur considère cette pratique comme le nouveau monstre de la société américaine et se pose la question de la rédemption pour les victimes (ou les coupables) de la cancel culture :

“En son cœur, on trouverait un questionnement sur comment la société moderne mesure le pardon. Si vous donnez des excuses vraiment sincères et que personne ne vous croit, vous êtes-vous véritablement excusé ? C’est une idée troublante, mais nous vivons dans une époque troublante.”

Aux dernières nouvelles, David Fincher a signé un gros deal d’exclusivité avec Netflix pour les prochaines années. Si son projet de mini-série voit le jour, il devrait donc sortir sur la plateforme de streaming qui, paradoxalement, a déjà fait les frais de la cancel culture aux États-Unis, suite à la polémique sur le film Mignonnes, accusé de sexualiser ses jeunes actrices. L’occasion d’offrir des excuses sincères à ses abonnés, ou au contraire de renforcer son positionnement marketing provocateur à l’origine des critiques ?