La Casa de papel : le dernier souffle de la série phénomène

La Casa de papel : le dernier souffle de la série phénomène

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Ⓒ Netflix

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Par Nina Iseni

Publié le

Entre longueurs et belles surprises, la deuxième partie de la saison 5 nous réconcilie avec la série espagnole.

Attention, cette critique contient des spoilers sur la partie 2 de la saison 5 de La Casa de papel.

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Le 3 décembre dernier, les ultimes épisodes de La Casa de papel étaient mis en ligne sur Netflix pour des adieux attendus. Créée par Alex Pina et diffusée pour la première fois en 2017, la série espagnole a connu un incroyable succès à ses débuts. Son concept, ses intrigues bien ficelées et les nombreux retournements de situation ont entraîné des records de visionnage sur la plateforme. Au point que la série est devenue un véritable phénomène de société : on se souvient de “Bella Ciao”, chanson entonnée lors des manifestions anticapitalistes, et des mythiques costumes rouges devenus des symboles anti-système aux quatre coins du monde.

Mais voilà, c’est sûrement cette popularité de la série, et nos grandes attentes, qui auront causé sa perte. Au vu de son succès, producteur·rice·s et diffuseur ont peut-être eu les yeux plus gros que le ventre, et cela s’est ressenti au fil des saisons. Avec la décision de faire participer les personnages à un second braquage lors de la troisième partie, cette fois-ci au sein de la Banque d’Espagne, La Casa de papel s’est rapidement retrouvée à bout de souffle côté scénario. Nos ami·e·s lâchaient progressivement le visionnage de la série, et de notre côté, on s’accrochait à l’espoir de retrouver ce qui nous avait fait vibrer.

La première partie de l’ultime saison, sortie le 3 septembre dernier, nous a également laissé·e·s sur notre faim malgré quelques twists qui continuaient à faire parler sur les réseaux. Toujours choqués par la mort de Nairobi (Alba Flores), voilà qu’on nous prenait la deuxième femme badass de la série, Silene Oliveira alias Tokyo (Úrsula Corberó). Malgré tout, l’ultime partie de La Casa de papel fait du bien. Elle vient nous réconcilier avec certains personnages et nous offre un dénouement digne de ce nom.

© Netflix

Ces ultimes épisodes s’ouvrent logiquement sur les réactions des différents personnages suite à la mort de Tokyo. Cet événement vient tel un coup de massue pour les braqueur·se·s, déjà bien démoralisé·e·s, et toujours livré·e·s à leur sort au sein de la Banque d’Espagne. Le showrunner nous a malgré tout réservé une belle surprise : la voix de Tokyo continue à faire la narration. Le Professeur (Álvaro Morte) est quant à lui aussi durement touché par le décès de Silene. Il va connaître un moment de vacillement qui va permettre de relancer l’intrigue de son côté.

D’ailleurs, cette première trame narrative ne nous déçoit pas, au contraire. Aux côtés d’Alicia Sierra, la géniale inspectrice (incarnée par Najwa Nimri), les spectateur·rice·s sont témoins d’une alchimie aussi incroyable qu’inattendue entre les deux personnages. Le duo partage des moments tendres et émouvants, qui laissent enfin entrevoir le côté plus humain de l’inspectrice, sans jamais trop en faire, et qui nous offrent par ailleurs le meilleur développement de personnage. On retrouve également un suspens qui nous rappelle celui des premières saisons et qui nous laisse les yeux collés à notre écran.

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Du côté de la Banque d’Espagne cependant, le rythme est bien différent. Les membres de l’équipe commencent à trouver le temps long, et nous aussi. Par ailleurs, leurs histoires d’amour semblent prendre le dessus sur le fait de trouver une solution pour sortir les 92 tonnes d’or de la banque. Les longueurs se font également ressentir aux travers des flash-back. Alors oui, quel bonheur de retrouver Berlin (Pedro Alonso). Mais même si ces retours en arrière sont nécessaires pour comprendre une partie de l’intrigue, certains d’entre eux viennent casser le rythme de l’arc principal.

Malgré tout, on reste gâté·e·s par quelques belles scènes qui nous rappellent les premières saisons et nous rendent un peu nostalgiques, à l’instar de l’émotion provoquée par les premières pépites d’or tombant dans le déversoir, ou de “Bella Ciao” reprise à tue-tête par une partie de l’équipe. Cette ultime saison nous offre par ailleurs un beau final de type happy ending à la hollywoodienne, qui ravira une partie des fans (et énervera probablement l’autre). Le générique de fin, à l’image des films Marvel, permet à la série de faire de beaux adieux.

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Une suite sur les aventures des joyeux compagnons semble peu probable. Cependant, un spin-off de la série centré sur le personnage de Berlin a d’ores et déjà été annoncé. Intitulée Berlin: A New Series, cette prochaine extension de l’univers est prévue pour courant 2023. De quoi ravir les fans attristé·e·s par la fin de La Casa de papel.