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The Office vs Parks and Recreation : le choc des comédies de bureau

The Office vs Parks and Recreation : le choc des comédies de bureau

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©NBC

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Par Sophie Laroche

Publié le

C’est l’heure du grand duel !

Sitcoms iconiques du début de XXIe siècle, The Office et Parks and Recreation sont souvent associées. Et pour cause, toutes deux dépeignent le quotidien de la vie de bureau sous forme de mockumentary. Diffusées sur NBC, elles disposent des mêmes producteurs, voire des mêmes acteurs (comme Rashida Jones).

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Le confinement nous a permis de les (re)découvrir et de constater que le temps ne semble pas avoir d’emprise sur elles. Déterminer laquelle des deux est la meilleure semble mission impossible, mais on s’est dit qu’on allait tenter quand même.

#1. Les personnages principaux

Leurs protagonistes caricaturaux et excessifs semblent similaires, pourtant les deux shows expriment des intentions bien différentes. Si Parks and Recreation développe des premiers rôles sympathiques autour du modèle que représente Leslie Knope, The Office brille à travers la figure du anti-héros. Ses plus grandes réussites sont sûrement les personnages de Michael Scott, patron incompétent et envahissant, à la fois bourreau et protecteur, et de Dwight Schrute, meilleur vendeur et danger ambulant.

À l’opposé de leurs camarades de Pawnee, les salariés de Dunder Mifflin ne se battent pour aucun idéal – si ce n’est leur propre intérêt. L’épisode dans lequel Dwight met le feu au bureau résume à lui seul cet esprit. Désemparé par la situation, Michael renonce à sauver ses employés en lâchant un : “Okay, nous sommes coincés ! C’est chacun pour soi !” C’est ce travail d’équilibriste dans l’écriture de personnages contradictoires, capables du meilleur comme du pire, et toujours sur le fil, qui nous fait pencher pour The Office.

Winner : The Office

Loser : Parks and Recreation

#2. Les personnages secondaires

On l’aura compris, les protagonistes de The Office sont intenses. Si intenses qu’ils éclipsent les personnages secondaires, qui servent surtout de garde-fous à Michael Scott. Grâce à son univers plus dense, Parks and Recreation peut compter sur une large palette de seconds rôles complètement loufoques. Alliés ou antagonistes, ils permettent de construire l’intrigue et de donner du relief à nos héros. Ainsi, on ne saurait oublier Tammy II ou l’insupportable Councilman Jeremy Jamm.

La série a même réussi à faire de ses personnages secondaires de véritables références de la pop culture, à la manière de Lil’ Sebastian, le mini-cheval idole des petits et des grands, mais aussi du verbeux Jean-Ralphio, meilleur ami bling-bling de Tom qui enchaîne les projets foireux. Ce personnage agaçant et hilarant a suscité des rêves de spin-off du côté de certains fans. C’est dire s’il a su marquer les esprits. Un point pour Parks and Recreation !

Winner : Parks and Recreation

Loser : The Office

#3. La comédie

Comme pour les protagonistes, les intentions sont bien différentes. Parks and Recreation déploie son potentiel comique dans l’interaction avec le monde extérieur. Sa force réside dans sa capacité à se saisir des questions de société. Qu’il s’agisse de moquer le monde des start-up en installant une compagnie nommée Gryzzl à Pawnee ou de l’Amérique puritaine en mariant deux pingouins homosexuels, Parks and Recreation a touché dans le mille à de nombreuses reprises.

The Office se situe dans une démarche plus méta. Assez restreinte en termes de possibilités d’intrigues, la série fait preuve d’une inventivité, d’une audace et d’un cynisme à toute épreuve. Sortant des sentiers battus de la comédie, elle joue en permanence avec les limites du crédible, du malaise et du danger pour créer des situations hallucinantes, qui ont su nous marquer. Pour la scène du parkour, de l’incendie du bureau ou encore du repas chez Michael et Jan, on lui accorde ce point.

Winner : The Office

Loser : Parks and Recreation

#4. Les relations entre les personnages

Les relations dysfonctionnelles dépeintes dans The Office participent au comique de la série. Les tensions qui en résultent sont sources de nombreux gags, cependant, le manque d’exploitation globale suscite aussi une certaine frustration. L’histoire d’amour qui unit Jim et Pam prend beaucoup de place, sans nous emballer complètement. Heureuse mais un peu fade.

De son côté, Parks and Recreation développe des intrigues amoureuses et amicales plus dynamiques et consistantes. Les relations désespérées et les confrontations constituent des épreuves qui se surmontent. Ici, les histoires d’amitié se construisent et s’épanouissent, notamment entre les personnages féminins fédérés par Leslie Knope et son incontournable “Galentine’s Day”. Sans tomber dans la mièvrerie, l’amitié entre Donna et Tom, Jean-Ralphio et Tom ou Ron et April nous prouve qu’il est possible d’allier humour et bienveillance. Un point pour Parks and Recreation !

Winner : Parks and Recreation

Loser : The Office

#5. Le développement

Alors que The Office s’est effondré suite au départ de Michael Scott lors de la septième saison, Parks and Recreation a su se maintenir à niveau. Pimentant l’intrigue à l’aide de nouveaux personnages récurrents comme Chris et Ben, exploitant son univers plus vaste et ses liens avec l’actualité, tout en misant sur une longévité plus courte (7 saisons), la sitcom a su s’épanouir sur la durée.

C’est aussi son ton, foncièrement optimiste, qui lui permet de garder le rythme. En effet, ses personnages développent des perspectives qui leur permettent de s’épanouir en dehors du cadre du travail, pendant que The Office les réduit à des ambitions plus maigres. Quand April Ludgate trouve sa voie dans la protection animale, Pam renonce à poursuivre une carrière dans l’art pour s’installer à Scranton avec Jim. Bien sûr, les personnages de The Office ont su évoluer, mais le développement des habitants de Pawnee reste plus fluide et cohérent.

Winner : Parks and Recreation

Loser : The Office

Sur le papier Parks and Recreation l’emporte, mais la force de The Office, c’est qu’elle ne rentre dans aucune case. On ne peut donc se résoudre à l’annoncer vraiment perdante. Ainsi, c’est sur un bel ex aequo et la certitude que les deux séries font partie des meilleures sitcoms des années 2000 que se conclut ce duel au sommet !