On a classé (objectivement) les 10 meilleurs épisodes de Game of Thrones

On a classé (objectivement) les 10 meilleurs épisodes de Game of Thrones

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Par Marion Olité

Publié le

Dracarys !

#10. “The Lion & the Rose” (saison 4, épisode 2) 

Quatre saisons à supporter Joffrey Baratheon, exécrable roi, cruel et misogyne, qui n’aura de cesse de torturer physiquement et psychologiquement des femmes (on pense encore à cette prostituée morte sous ses flèches), sa proie préférée étant la douce et candide Sansa Stark. Cet épisode, celui du mariage de Joffrey (il ne fait pas bon se marier dans l’univers de GoT !) avec la très maligne Margaery Tyrell va en fait signer son arrêt de mort. Les acteurs et actrices de la série ont un don pour mourir de façon impeccablement théâtrale. C’est le cas ici de Jack Gleeson, dont le visage violet et décomposé reste un des grands moments de la série, et pour le coup une mort enfin satisfaisante pour les fans (ça n’arrive pas si souvent !). Et puis, cet épisode pivot marque le début de la fin entre Tyrion et Cersei, cette dernière l’accusant immédiatement d’avoir empoisonné son fils chéri. C’est le déclencheur d’un procès épique et d’un voyage qui conduira le Lannister vers une certaine Targaryen…

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Et puis, n’oublions pas cette géniale révélation, qui survient plusieurs saisons plus tard (S07E03) et se résume en un Gif iconique.

#9. “Mother’s Mercy” (saison 5, épisode 10) 

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas l’épisode 9 qui réserve les plus grands twists de cette saison longue à la détente, mais bien son final, riche en retours de bâton pour nos protagonistes. Réalisé par David Nutter, l’épisode “de la shame” est devenu le plus vu de la série (avant d’être battu par les saisons suivantes), engrangeant 8 millions de spectateur·ice·s et remportant deux Emmys (Meilleures réalisation et écriture). Cersei Lannister, pourtant queen incontestable du jeu des trônes depuis le début de la série, a commis une grave erreur, qui se retourne contre elle. En donnant le pouvoir au Grand Moineau et à ses sbires pour qu’ils s’en prennent initialement aux Tyrell, elle a légitimé ces fanatiques religieux. Sa liaison avec son frère est exposée au grand jour, et elle doit effectuer une longue une marche de la honte, nue, à travers les rues Port-Réal. La performance de Lena Headey reste inoubliable.

Cette humiliation publique est doublée d’une perte dont Cersei n’a pas encore connaissance : sa fille, Myrcella, empoisonnée par une vieille ennemie, Ellaria Sand, meurt dans les bras de son père, Jaime Lannister. De son côté, Arya poursuit sa vengeance en crevant les yeux de Meryn Trant, qui était sur sa liste. Enfin, cet épisode qui met en lumière, comme souvent dans la série, le pire des pulsions humaines (la vengeance, la vindicte populaire, la trahison) se termine par le terrible assassinat de Jon Snow par une partie de ses “frères” de la Garde de la Nuit, qui n’a pas supporté son rapprochement stratégique avec le Peuple libre. Morale de l’histoire : les passions l’emportent toujours sur la raison. Dure vie que celle des protagonistes de GoT, en particulier celles et ceux qui œuvrent pour le bien commun, comme Jon Snow.

#8. “Hardhome” (saison 5, épisode 8)

Si la saison 5 de Game of Thrones possède bien des défauts, notamment une Daenerys toujours enlisée à Meereen et une Cersei excessivement malmenée, cet épisode réalisé par Miguel Sapochnik est resté dans les annales pour sa scène de bataille spectaculaire entre les Marcheurs blancs et Jon Snow. Ce dernier se rend à Durlieu en compagnie de Tormund et tente de convaincre le Peuple libre de se joindre à leurs ennemis mortels, les hommes de la Garde de la Nuit, pour affronter ce grand danger unis. Et justement, il arrive plus tôt que prévu et balaie tout sur son passage. La bataille se transforme en massacre, avec cette ribambelle de Marcheurs blancs et spectres qui envahit le village à une vitesse affolante. En quelques minutes, la majorité du village de pêcheurs est morte.

Jon résiste, parvient à tuer un Marcheur blanc, mais doit se replier avec les quelques survivant·e·s. Le roi de la Nuit apparaît alors et ressuscite les récents morts pour en faire des Spectres, sous le regard interdit de Jon (et du public !), qui prend alors la pleine mesure du danger qui guette tout être humain à Westeros. Côté divertissement, après une poignée d’épisodes longs à n’en plus finir, on est servi·e·s et on en redemande ! 

#7. “The Bells” (saison 8, épisode 5)

Épisode controversé s’il en est, et réalisé par le brillant Miguel Sapochnik, “Les Cloches” voit Cersei Lannister et Daenerys Targaryen s’affronter à distance pour le Trône de Fer. Esseulée après l’exécution par Cersei de sa plus fidèle conseillère et amie, Missandei, dans l’épisode précédent, rejetée par Jon Snow après les révélations sur leur lien de parenté, celle qui avait juré de briser la roue et de libérer les peuples opprimés attaque Port-Réal, plus vénère que jamais. La bataille a beau avoir été remportée et les cloches sonner, la Mère des dragons (excellente Emilia Clarke) se laisse gagner par la rancœur et la rage accumulées toutes ces années, et brûle tout sur son passage, soldats comme peuple innocent, pendant dix longues minutes.

À défaut d’être cohérent (le passage du côté obscur de Daenerys est trop soudain et ses actions vont à l’encontre de son code moral), l’épisode dit “de la mad queen” demeure l’un des plus spectaculaires de la saga de fantasy. On assiste à la fin de plusieurs personnages-clés (Cersei et Jaime ensevelis sous le Donjon rouge) et au combat épique entre les frères Gregor et Sandor, aka Le Limier et La Montagne. La scène post-apocalyptique d’un Port-Réal dévasté, où pleuvent des cendres sur les corps carbonisés, tandis qu’Arya fuit les lieux à bord d’un cheval blanc couvert de sang, scelle l’échec de Daenerys, et le début de sa fin.

#6. “The Door” (saison 6, épisode 5) 

Rien que le nom de l’épisode devrait vous rappeler ce terrible traumatisme que représente le sacrifice de Hodor, un des rares personnages de la série au service des autres et surtout de Bran (il faudra compter combien de personnes se sont sacrifiées pour lui, un de ces quatre !). Dans cet épisode qui joue sur les temporalités, le jeune Stark explore ses pouvoirs de Corneille à trois yeux, mais il doit fuir les Marcheurs blancs. On découvre les origines de Hodor : si le géant ne peut dire qu’un seul mot, “hodor”, raccourci de “hold the door” (“tiens la porte”), que lui intime Meera dans le présent, c’est parce que Bran a pris possession de son corps tout en ayant son esprit dans le passé, où Wylis convulse sous ses yeux. Le passé et le présent se superposent, tandis que le géant retient l’énorme porte pour que ses compagnons s’enfuient, avant de se faire dévorer par les Spectres.

Ce twist temporel brillamment mis en scène par Jack Bender est l’un des moments les plus déchirants de toute la série. Et l’épisode éclaire la mythologie des Marcheurs blancs, avec la présence des Enfants de la forêt. Du grand art.

#5. “Battle of the Bastards” (saison 6, épisode 9)

On n’a pas élu la saison 6 de Game of Thrones comme la meilleure de toute la série pour rien. Les morceaux de bravoure s’y enchaînent à un rythme effréné et la folie des grandeurs de la série culmine dans cet épisode. Imaginez plutôt : 500 figurants, 160 tonnes de gravier, 70 chevaux et cavaliers, 65 cascadeurs hommes et femmes, 7 acteurs principaux, 4 équipes de tournage différentes et 25 jours pour boucler cet épisode suffoquant, qui aura mobilisé environ 600 personnes. Il voit Jon Snow et son armée affronter celle de Ramsay Bolton.

Sous forte influence Seigneur des anneaux, le réalisateur Miguel Sapochnik (récompensé d’un Emmy pour cet épisode grandiose) crée des plans guerriers dignes de tableaux de peinture classique, le tout éclairé par le travail d’orfèvre de son directeur de la photographie, Fabian Wagner. Choisir de se placer du point de vue de Jon permet aussi de ressentir son état physique, notamment quand il manque de mourir enseveli sous les corps des soldats. On n’avait pas été aussi intensément impliqué dans une œuvre guerrière depuis la scène d’ouverture de Il faut sauver le soldat Ryan. Cerise sur le gâteau : l’épisode s’achève sur la mort de l’infâme Ramsay Bolton, mangé par ses propres chiens sur ordre de Sansa. Karma is a bitch.

#4. “The Long Night” (saison 8, épisode 3) 

On ne va pas revenir sur la liste (longue) des incohérences de cette saison 8, largement critiquée autant pour sa narration à marche forcée que pour la résolution de certains de ses personnages, en particulier féminins (Cersei et Daenerys méritaient mieux). Malgré ses faiblesses évidentes, elle comporte quelques-uns des épisodes les plus esthétiquement aboutis et grandioses de la série. C’est encore à Miguel Sapochnik (toujours dans les bons coups) que l’on doit ce sublime épisode, qui voit les Marcheurs blancs attaquer Winterfell. La grande bataille, à laquelle on se prépare depuis le pilote de la série, a enfin lieu.

De la charge des Dothrakis au brouillard qui tombe sur l’armée des vivants, en passant par l’embrasement de la tranchée et l’assaut final, “La Longue Nuit” multiplie les séquences époustouflantes, mélangeant horreur, suspens et action à vous décoller la rétine. Dans le ciel, c’est la danse des dragons, sur fond de crachat bleu glacé : Viserion monté par le roi de la Nuit, attaque Daenerys et Drogon, ainsi que Rhaegal et Jon. Le point culminant est atteint quand Arya surgit derrière le leader des Marcheurs blancs, qui s’apprête à tuer Bran, lui décochant un coup technique, armée de son poignard en acier valyrien. C’était elle, l’Azor Ahai de la prophétie qu’a tant cherché Mélisandre, et non Jon Snow comme la sorcière, qui s’évapore dans la neige, le pensait.

Vu par 17,8 millions de personnes sur les canaux de diffusion de HBO, “La Longue Nuit” est rentrée au panthéon des meilleurs épisodes de séries de tous les temps. Un peu comme “La Bataille des bâtards”, il peut même s’apprécier sans avoir forcément suivi (c’est mieux tout de même !) tout GoT

#3. “Baelor” (saison 1, épisode 9) 

C’est le choc initial. En saison 1, Game of Thrones installe son univers, et seul·e·s les lecteurs et lectrices des romans de G.R.R Martin, dont est adaptée la série, savent ce qui les attend. Pour les autres, c’est un choc. Lancée quelques semaines plus tôt sur HBO, qui signe là sa première incursion dans un univers de fantasy, la série nous a présenté une poignée de personnages qui évoluent aux quatre coins des continents Essos et Westeros. Mais on suit en particulier l’évolution des Stark, avec une boussole dans ce monde impitoyable en la personne du patriarche Ned Stark. Jeté en prison par ses ennemis, les Lannister, il doit confesser une trahison et demander pardon au sinistre roi Joffrey pour être envoyé en exil. Mais au dernier moment, le cruel jeune homme change d’avis et décide de lui trancher la tête ! Ce procédé n’est pas sans rappeler le twist de Psychose, le classique d’Alfred Hitchcock, qui tue sa protagoniste au bout de 20 minutes de film, à la surprise générale.

Cet épisode fondateur, finement écrit et réalisé par Alan Taylor (on se souvient de ce plan sur un Ned complètement désorienté, et du regard d’Arya cachée dans la foule) nous fait comprendre que tout le monde est en danger de mort dans Game of Thrones, en particulier les protagonistes honnêtes et droits dans leur botte, des valeurs chères aux Stark.

#2. “The Winds of Winter” (saison 6, épisode 10) 

Après une saison à préparer sa renaissance et sa vengeance contre le Grand Moineau, Cersei Lannister laisse exploser sa rage. Les victimes d’hier sont les nouveaux bourreaux et appliquent la loi du Talion. Changeant de visage, Arya Stark venge sa famille lors des Assassinats aux Jumeaux, qui culminent quand elle fait manger à Walder Frey une tourte composée de ses fils, qu’elle a assassinés. Elle achève sa vengeance sanglante en lui tranchant la gorge et l’homme meurt dans la même position que Catelyn Stark trois saisons plus tôt.

De son côté, du haut du Donjon rouge, Cersei Lannister utilise le feu grégois stocké sous le Grand Septuaire, où les Tyrell, Le Grand Moineau, ses soldats de la Foi et des nobles sont rassemblés et l’attendent pour son procès. Sur la sublime composition de Ramin Djawadi, “Light of the Seven”, la tension monte, jusqu’à atteindre son paroxysme sous les yeux d’une Cersei savourant sa victoire, un verre de vin à la main. Le spectaculaire épisode, réalisé par Miguel Sapochnik, s’achève par le départ de Daenerys vers Westeros, à bord de sa flotte et avec ses dragons.

Si les saisons suivantes comporteront leur lot d’épisodes esthétiquement incroyables, d’un point de vue narratif, les showrunners de GoT sont au summum de leur forme. Pourquoi ? Parce que leurs personnages féminins centraux le sont, en particulier Cersei Lannister, qui représente quelque part la quintessence de Game of Thrones.

#1. “The Rains of Castamere” (saison 3, épisode 9)

C’est devenu une private joke entre les showrunners, David Benioff et D. B. Weiss, et le public. Depuis le traumatisme de la première saison, on se méfiait des “épisodes 9” dans Game of Thrones, et on avait bien raison ! Si la cruauté a connu plusieurs visages dans l’histoire de la série (Joffrey, Ramsay, les Lannister, la Montagne pour ne citer qu’eux…), sa mise en scène la plus frappante reste dans l’épisode des “Noces pourpres”. Réalisé par David Nutter, il prouve que GoT excelle à mélanger soap, tragédie et horreur. Et c’est ce twist macabre qui a convaincu les deux showrunners de tenter de retranscrire en série la saga de George R.R. Martin, réputée inadaptable.

Il voit Robb Stark, son épouse enceinte Talisa et sa mère Catelyn assassinés de la plus gore des manières par Lord Walder Frey, piqué au vif que Robb ait brisé son serment (épouser une de ses filles). Comme au moment de la mort de son père, Arya est dans les parages et apprend, impuissante, le terrible destin de sa famille. Ce “Red Wedding”, resté dans les annales de la pop culture, allie tragédie, ultraviolence, sens politique (ce dont Robb a manqué en ne tenant pas parole). Et vengeance évidemment. Elle viendra mais pour l’heure, les fans de GoT sont en PLS devant leur écran, multipliant les mèmes choqués sur Internet. Pour sa dernière apparition dans la série, Michelle Fairley – dont on ne verra pas le retour sous la forme de Lady Stoneheart comme dans les romans de G.R.R. Martin – livre une performance inoubliable. Impossible de penser à cette scène sans avoir en tête son visage, déformé par la douleur.